57 Propositions relatives introduites par da

N
A
 DL 
G
24
I

Après les propositions de désir et de suggestion, voici d'autres types de propositions relatives introduites par la conjonction da :

Je veux [que tu achètes un vélo]. Želim [da kupiš bicikl].
Je sais [que tu as acheté un vélo].       ???
J'ai vu [où tu as acheté ton vélo].
Je ne sais pas [si tu as déjà acheté ton vélo].

La conjonction subordonnée da introduit la proposition relative. Par conséquent tous les mots de deuxième position sont placés juste après cette conjonction :

Znam [da je² Luka kupio biciklmasc.]. Je sais que Luka a acheté un vélo.

Il s'agit d'une proposition complétive car elle complète la proposition principale. Elle commence principalement par des verbes du type :

znati savoir
vjerovati (vjeruje) croire
misliti penser
pretpostavljati supposer

À l'oral, les verbes znati et misliti sont les plus courants mais ce dernier se traduit plutôt par imaginer, supposer. Si on souhaite la formuler dans un sens négatif, voici comment l'exprimer :

Mislim [da nemaju ribu]. lit. ‘Je pense [qu'ils n'ont pas de poisson].’

En revanche, le verbe vjerovati (vjeruje) croire est surtout utilisé dans des propositions complétives sous forme négative :

Ne vjerujem [da imaju ribu]. Je ne crois pas [qu'ils aient du poisson].

Remarque : le verbe de la proposition principale est sous forme négative ; pas celui de la proposition complétive. Ce qui signifie que la règle de la double négation s'applique à chaque proposition de manière totalement indépendante ; ce qui importe pour la place des mots dans la phrase !

Voici des paires verbales destinées à transmettre des informations, qui suppose un émetteur et un destinataire au DL facultatif utilisées dans des propositions complétives :

čitati ~ pro- lire
dokazivati (-uje «) ~ dokazati (dokaže) prouver
javljati ~ javiti informer, faire savoir
govoriti («) ~ reći (reče, rekao, rekla) raconter, dire
objašnjavati («) ~ objasniti («) expliquer
pisati (piše) ~ na- («) écrire
pokazivati (-uje «) ~ pokazati (pokaže) montrer

Par exemple :

Objasnila je Ani da uči hrvatski. Elle a expliqué à Ana qu'elle apprenait le croate.

La forme reći (...) au présent est rare : on emploie plutôt le verbe kazati (kaže) à la place ®, qui est employé comme un verbe impf. :

Kažemkazati ti2 DL da nisam gladna. Je te dis que je n'ai pas faim.

Il existe une autre expression que l'on utilise surtout à Zagreb (un peu archaïque) avec le verbe (veli) mais seulement au présent :

Velim ti2 DL da nisam gladna. (fam.) Je te dis que je n'ai pas faim.

Voici une autre manière d'exprimer la narration. La première phrase est sous forme impersonnelle, à la 3e personne (cela pourrait être n'importe qui) contrairement à la deuxième :

Kažekazati da uči hrvatski. On dit qu'elle ou il apprend le croate.

Znam da će padati kiša. Je sais qu'il va pleuvoir.

On constate encore ici que la concordance des temps n'existe pas en croate, c'est plus simple que le français :

Reklareći
passé-f
je da uči hrvatski.
Elle a dit qu'elle apprenait le croate.

Znala sam da će padati kiša. lit. ‘Je savais qu'il pleuvrait.’ (Je savais qu'il allait pleuvoir.)

En résumé :

  • La propositions complétive est précédée de la particule da ;
  • L'ordre des mots ne change pas, ceux de 2e position sont placés après da) ;
  • Le verbe bude ne peut se substituer à biti ;
  • Seul le verbe impf. peut être employé au présent (sauf exception) ;
  • Ne pas confondre cette règle avec celle relative aux propositions de désir ou but introduites par da.

Dans une phrase narrative, on peut compléter la phrase comme on veut :

Gdje je automasc.? est la voiture ?

Znam [gdje je automasc.]. Je sais où est la voiture.

On remarque que le pronom interrogatif gdje qui sert à poser une question, est le même qui sert à répondre à la question.

Il suffit juste d'utiliser la question en la transformant en proposition complétive. Voici d'autres exemples avec što :

Što si rekaoreći
passé-m
?
Qu'as-tu dit?

Čula sam [što si rekaoreći
passé-m
]. J'ai entendu [ce que tu as dit].

Što da radim? Que dois-je faire?

Ne znam [što da radim]. Je ne sais pas [ce que je dois faire].

(Dans le langage courant, on peut entendre souvent šta à la place de što.®)

En anglais, dans ce type de phrase, il y a réagencement des mots mais pas en croate. On peut formuler toutes sortes de questions sur le même principe :

Ne znam [zašto je otišlaotići
passé-f
]. Je ne sais pas pouquoi elle est partie.

Ici, à la question à laquelle on pourrait répondre simplement par oui/non, on peut reprendre la question en entier pour répondre :

Je li kupila automasc.? A-t-elle acheté une voiture ?

Ne znam [je li kupila automasc.]. Je ne sais pas si elle a acheté une voiture.

On constate donc que ce genre de formulation est plutôt simple :

Cependant, lorsque la question posée est sous forme courte (S) comme dans l'exemple ci-dessous, on doit répondre par la forme longue (F) :

(F) Da li da kupim automasc.? Dois-je acheter une voiture ?

(S) Da kupim automasc.? (identique mais sous forme abrégée)

Ne znam [da li da kupim automasc.]. Je ne sais pas si je dois acheter une voiture.

Cela est vrai également dans les expressions familières :

(F) Jel idemoići u kino? (fam.) Est-ce que nous allons au cinéma ? ®

(S) Idemoići u kino? (Nous allons au cinéma ?)

Zanima me1 A [jel idemoići u kino]. (fam.) Je me demande si nous allons au cinéma.

En dehors du znati savoir, et des verbes vidjeti (...) voir et čuti (čuje) entendre, déjà expliqués dans les premiers chapitres, voici d'autres verbes courants de connaissance et de perception:

osjećatiosjetiti sentir
primjećivati (-uje «) ~¹ primijetiti («) remarquer
razumjeti (razumije,...) comprendre
shvaćati ® ~~ shvatiti comprendre, saisir

Une notation spécifique apparaît dans cette liste verbale (~¹, ~~). Il s'agit de verbes qui indiquent le commencement d'un état ou d'un processus ou une occasion unique. Par conséquent, osjetiti signifie sentir durant un bref instant, tandis que shvatiti indique le moment où vous avez compris quelque chose - sous-entendu que vous l'avez compris à ce moment précis. Ces verbes seront expliqués en détail au chapitre 68 Éternuer une fois et commencer à fleurir.

Comme pour le verbe znati savoir, ils sont suivis soit d'un complément d'objet à l'A, soit d'une proposition complétive :

Primijetila je da nema Ane. Elle a remarqué qu'Ana n'était pas là. (lit. ‘qu'il n'y avait pas Ana’)

Osjećam da će padati kiša. Je sens qu'il va pleuvoir.

Razumijemrazumjeti da nemaš puno vremena. Je comprends que tu n'aies pas beaucoup de temps.

Les verbes et paires verbales suivants sont très similaires :

nadati se² espérer
sanjati rêver
zamišljati («) ~ zamisliti imaginer

Voici deux exemples :

Sanjao sam da sam na odmoru. J'ai rêvé que j'étais en vacances.

Nadam se da je Ana došladoći passé-f. J'espère qu'Ana est arrivée.

On constate qu'il n'y a pas de concordance des temps en croate.

Parfois, et surtout à l'écrit, on peut rencontrer le pronom kako au lieu de la conjonction da lorsque la proposition complétive est complément du verbe. Nous l'avions rencontré dans le texte de la chanson Bi mogo da mogu au chapitre 52 Verbes d'état ou de mouvement : exister, devenir, cesser, rester :

On sanja [kako beskrajno pada] lit. ‘Il rêve [qu'il tombe sans fin]

On peut formuler une proposition complétive ayant valeur de sujet. Le verbe avant la conjonction da est alors conjugué à la 3e pers. du sing. neutre (que ce soit au présent ou au passé) :

Dobro je [da ne pada kiša]. C'est bien [qu'il ne pleuve pas].

Bilo je dobro [da nije padala kiša]. C'était bien [qu'il n'ait pas plus].

On peut construire ces expressions avec d'autres adverbes comme ceux qui suivent à la place de dobro:

bolje mieux
čudno étrange, bizarre
glupo stupide
jasno clair
loše mal
očito évident
strašno terrible
šteta dommage

Ils peuvent être complétés d'adjectifs, par exemple le mot super génial que l'on utiliser aussi bien en français qu'en croate. Si on ajoute un sujet, celui-ci est décliné au DL :

Ani je jasno da... Il est clair qu'Ana...

Ani je bilo jasno da... Il était clair qu'Ana...

Il est possible d'omettre je², mais ce n'est pas correct grammaticalement bien que cela soit très répandu :

Dobro da ne pada kiša. C'est bien qu'il pleuve pas.

Voici deux expressions très courantes et similaires, mais dont le sens est plus emphatique que dobro da... :

srećom da...
sva sreća da... 
    fort heureusement

Cette formule exprime que les choses auraient pu être différentes et pires mais que finalement, cela n'a pas eu lieu :

Sva sreća da nije padala kiša sinoć. Fort heureusement, il n' pas plu hier soir.

Voici deux autres expressions qui impliquent le cas DL pour la personne qui s'exprime :

Ani je žao da... Ana était désolée que...

Ani je bilo drago da... Ana était contente que...

La proposition complétive ci-dessous est sujet de la principale sous sa forme neutre :

Sviđa mi1 DL se da je Ana došladoći
past-f
.
J'apprécie ou cela me fait plaisir qu'Ana soit venue.

Pour faire référence à ce qui vient d'être dit, on emploie le pronom to comme complément d'objet (écrit et oral) :

Ana je kupila automasc.. Ana a acheté une voiture.

— Nisam to znao. Je ne le savais pas.

Si on emploie le pronom to avec une préposition, celui-ci doit être décliné :

Razgovarali smo o tome da je Ana kupila automasc.. Nous avons parlé du fait qu'Ana a acheté une voiture. (lit. nous avons parlé de ça qu'une voiture a été achetée par Ana.)

On peut employer le pronom što à la place de da sans que cela ne change le sens :

Dobro je što ne pada kiša. C'est bien qu'il ne pleuve pas. ®

Mais on l'emploie obligatoirement lorsqu'on souhaite remercier quelqu'un pour quelque chose :

Hvala što ne pušite. Merci de ne pas fumer. (lit. ‘Merci que vous ne fumiez pas’)

Hvala ti2 DL što mi1 DL pomažeš. Merci pour ton aide. (lit. ‘Merci que tu aides moi.’)

Si on précise le complément d'objet dans la proposition principale, celui-ci est décliné au DL (par exemple ti² dans le deuxième exemple). Dans ce cas spécifique seul što peut être utilisé comme conjonction avant la proposition complétive.

On peut ajouter une proposition complétive dans une question pour être plus précis :

Što misliš [da sam kupila]? Que penses-tu [que j'ai acheté]?

Gdje misliš [da je Ana]? Où penses-tu que [se trouve Ana]?

À l'oral, on décompose les deux propositions ainsi sachant que la première question commencera obligatoirement par što que) :

Što misliš, što sam kupila? lit. ‘Que penses-tu, qu'ai-je acheté ?’ ®

Što misliš, gdje je Ana? lit. ‘Que penses-tu, où est Ana ?’

Pour répondre à des questions oui/non, on reprend le verbe de la proposition principale suivie de la réponse courte comme ici :

Misliš li da je more toplo? Penses-tu que la mer est chaude ?

Misliš da je more toplo? (familier)

— Mislim da je. Je pense qu'elle est

— Mislim da da. lit. ‘Je pense que oui.’

— Mislim da nije. Je pense qu'elle ne l'est pas.

— Mislim da ne. lit. ‘Je pense que non.’

Après la conjonction da, seul le verbe de la proposition complétive est modifié en fonction de la réponse. Si c'est une réponse négative, on ajoute la particule de négation ne à ce verbe. Le verbe de la proposition principale n'est pas négativé.

Pour les verbes du type se souvenir, oublier, s'attendre à ou craindre ..., nous verrons leur emploi au chapitre 69. Souvenirs, attentes et peurs.

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®On peut parfois rencontrer en Dalmatie rečem et ses dérivés dans la langue courante.

En Serbie et presque partout en Bosnie, le terme bioskop cinéma est souvent utilisé au lieu de kino.

En Serbie et presque partout en Bosnie, on emploie le verbe shvatati au lieu de shvaćati.

En Bosnie et en Serbie, c'est le pronom šta qui est employé que ce soit officiellement ou dans la pratique courante de la langue mais lorsqu'il s'agit d'une proposition complétive, il n'est presque jamais remplacé alors qu'en Dalmatie, il l'est souvent dans le langage familier. Comme pronom interrogatif, on emploie dans ces trois régions (Serbie, Bosnie et Dalmatie) šta par exemple pour šta misliš...? Que penses-tu... ?.

↓Exemples (cliquez ici)

↓ Exercice (cliquez ici)

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