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Au chapitre précédent, nous avons commencé à présenter les propositions subordonnées complétives "conjonctives".
Mais d'autres types de propositions subordonnées complétives existent. Ainsi, les 2 premiers exemples sont des propositions subordonnées complétives "conjonctives" introduites par la conjonction de subordination da, le 3e exemple est une complétive relative introduite par le pronom relatif où tandis que le dernier exemple est une complétive interrogative indirecte introduite par l'adverbe si :
| Exemple | Proposition subordonnée complétive |
| Je veux [que tu achètes un vélo]. | Želim [da kupiš bicikl]. |
| Je sais [que tu as acheté un vélo]. | ??? |
| J'ai vu [où tu as acheté ton vélo]. | |
| Je ne sais pas [si tu as déjà acheté ton vélo]. |
Pour rappel, tous les mots de 2e position viennent après la conjonction de subordination da :
Znam [da je² Luka kupio biciklmasc.]. Je sais que Luka a acheté un vélo.
Pour rappel, la proposition subordonnée est dite complétive car elle complète la principale et peut prendre différentes formes (interrogative indirecte, infinitive, conjonctive), introduite par le subordonnant da. Ce subordonnant n’assure aucune fonction dans la subordonnée ; il est sémantiquement vide et il est toujours placé en tête de la subordonnée.
Les verbes suivants sont utilisés pour former ce type de proposition subordonnée complétive introduite par da :
znati savoir
vjerovati (vjeruje) croire
misliti penser
pretpostavljati supposer
Les verbes znati savoir et misliti dans le sens imaginer ou supposer sont plus courants à l'oral. Voici un exemple de proposition subordonnée complétive à la forme négative :
Mislim [da nemaju ribu]. Je pense [qu'ils n'ont pas de poisson].
En revanche, le verbe vjerovati (vjeruje) croire s'emploie principalement sous forme négative :
Ne vjerujem [da imaju ribu]. Je ne crois pas [qu'ils aient du poisson].
Remarque : le verbe de la proposition principale est à la forme négative mais pas celui de la proposition complétive. Ce qui signifie que la règle de la double négation s'applique à chaque proposition de manière totalement indépendante ; ce qui compte pour la position des mots !
Voici des verbes que l'on emploie fréquemment dans une proposition subordonnée complétive :
čitati ~ pro- lire
dokazivati (-uje «) ~ dokazati (dokaže) prouver
javljati ~ javiti informer, faire savoir
govoriti («) ~ reći (reče, rekao, rekla) raconter, dire
objašnjavati («) ~ objasniti («) expliquer
pisati (piše) ~ na- («) écrire
pokazivati (-uje «) ~ pokazati (pokaže) montrer
Dans cet exemple, on remarquera qu'il n'y a pas de concordance des temps contrairement au français et que le présent en croate se traduit par un imparfait dans ce cas :
Objasnila je Ani da uči hrvatski. Elle a expliqué à Ana qu'elle apprenait le croate.
La forme reći (...) au présent est rare : on emploie plutôt le verbe kazati (kaže) à la place ®, qui a valeur imperfective :
Kažemkazati ti2 DL da nisam gladna. Je te dis que je n'ai pas faim.
À Zagreb on emploie le verbe (un peu archaïque) veli au présent :
Velim ti2 DL da nisam gladna. (fam.) Je te dis que je n'ai pas faim.
Voici une expression impersonnelle formée avec le verbe kazati (kaže) au présent et au passé, où le présent en croate se traduit par un imparfait :
Kažekazati da Ana uči francuski. On dit qu'Ana apprend le français.
Reklareći
passé-f je da Ana uči francuski. Elle a dit qu'Ana apprenait le français.
En résumé :
- La propositions complétive est introduite par la conjonction de subordination da ;
- L'ordre des mots ne change pas, ceux de 2e position sont placés après da) ;
- Le verbe bude ne peut se substituer à biti ;
- Seul le verbe impf. peut être employé au présent (sauf exception) ;
- Régle différente de celle relative aux propositions circonstancielles de but avec da.
Voici une proposition complétive relative introduite par le pronom relatif où :
Gdje je automasc.? Où est la voiture ?
Znam [gdje je automasc.]. Je sais où est la voiture.
Le pronom interrogatif et relatif gdje sert à poser une question et que l'on reprend dans la réponse.
Voici des exemples de propositions subordonnées complétives relatives introduites par le pronom relatif što et qui sert également de pronom interrogatif :
Što si rekaoreći
passé-m? Qu'as-tu dit?
Čula sam
[što si rekaoreći
passé-m].
J'ai entendu [ce que tu as dit].
Što da radim? Que dois-je faire?
Ne znam [što da radim]. Je ne sais pas [ce que je dois faire].
(Dans le langage courant, on peut entendre souvent šta à la place de što.®)
Voici une autre proposition subordonnée complétive relative introduite par le pronom relatif pourquoi :
Ne znam [zašto je otišlaotići
passé-f]. Je ne sais pas pourquoi elle est partie.
La réponse attendue peut être courte avec un simple oui ou non, ou il est possible de reprendre la question en entier :
Je li kupila automasc.? A-t-elle acheté une voiture ?
Ne znam [je li kupila automasc.]. Je ne sais pas si elle a acheté une voiture.
Cependant, lorsque la question posée est sous forme courte (C) comme dans l'exemple ci-dessous, on doit répondre par la forme longue (L) :
(L) Da li da kupim automasc.? Dois-je acheter une voiture ?
(C) Da kupim automasc.? (identique mais sous forme abrégée)
Ne znam [da li da kupim automasc.]. Je ne sais pas si je dois acheter une voiture.
Cela est vrai également dans les expressions familières :
(L) Jel idemoići u kino? (fam.) Est-ce que nous allons au cinéma ? ®
(C) Idemoići u kino? (Nous allons au cinéma ?)
Zanima me1 A [jel idemoići u kino]. (fam.) Je me demande si nous allons au cinéma.
En croate, on reprend la question pour répondre sans aucun réarrangement ni changement. On ne peut répondre de manière abrégée dans une proposition complétive.
On peut maintenant traduire les exemples donnés au début du chapitre :
| Exemple | Proposition subordonnée complétive |
| Je veux [que tu achètes un vélo]. | Želim [da kupiš bicikl]. |
| Je sais [que tu as acheté un vélo]. {f} | Znam [da si kupila bicikl]. |
| Je sais [où tu as acheté un vélo]. {f} | Znam [gdje si kupila bicikl]. |
| Je ne sais pas [si tu acheté un vélo]. {f} | Ne znam [jesi li kupila bicikl]. |
Voici des verbes employés dans des propositions subordonnées complétives et qui s'ajoutent aux verbes znati savoir, et les verbes vidjeti (...) voir et čuti (čuje) entendre déjà vus précédemment :
osjećati ~¹ osjetiti sentir
primjećivati (-uje «) ~¹ primijetiti («) remarquer
razumjeti (razumije,...) comprendre
shvaćati ® ~~ shvatiti comprendre, saisir
La notation (~¹, ~~) indique le commencement d'un état ou d'un processus d'un verbe ou une occasion unique. Par conséquent, osjetiti signifie sentir durant un bref instant, tandis que shvatiti indique le moment où vous avez compris quelque chose - sous-entendu que vous l'avez compris à ce moment précis. Ces verbes seront expliqués en détail au chapitre 68 Verbe inchoatif (éclore) et semelfactif (éternuer).
Comme pour le verbe znati savoir, ils peuvent être suivis d'un COD ou d'une proposition subordonnée complétive :
Primijetila je da nema Ane. Elle a remarqué qu'Ana n'était pas là. (lit. ‘qu'il n'y avait pas Ana’)
Osjećam da će padati kiša. Je sens qu'il va pleuvoir.
Razumijemrazumjeti da nemaš puno vremena. Je comprends que tu n'aies pas beaucoup de temps.
Les verbes et paires verbales suivants sont très similaires :
nadati se² espérer
sanjati rêver
zamišljati («) ~ zamisliti imaginer
Voici deux exemples :
Sanjao sam da sam na odmoru. J'ai rêvé que j'étais en vacances.
Nadam se da je Ana došladoći passé-f. J'espère qu'Ana est arrivée.
Parfois, et surtout à l'écrit, on peut rencontrer le pronom relatif kako au lieu de la conjonction de subordination da lorsque la proposition subordonnée complétive est COD de la principale. Nous l'avions rencontré dans le texte de la chanson Bi mogo da mogu au chapitre 52 Verbes dérivés de "Stajati" :
On sanja [kako beskrajno pada] lit. ‘Il rêve [qu'il tombe sans fin]’
On peut formuler une proposition complétive conjonctive ayant valeur de sujet de la principale, où le verbe est alors à la 3e pers. du sing. neutre (que ce soit au présent ou au parfait) :
Dobro je [da ne pada kiša]. C'est bien [qu'il ne pleuve pas].
Bilo je dobro [da nije padala kiša]. C'était bien [qu'il n'ait pas plu].
Dans le 2e exemple, les deux verbes sont au parfait car il s'agit d'une valeur déclarative de quelque chose ayant eu lieu dans le passé.
On peut former d'autres expressions avec les adverbes suivants :
|
bolje mieux čudno étrange, bizarre glupo stupide jasno clair |
loše mal očito évident strašno terrible šteta dommage |
Ces adverbes peuvent être complétés par des adjectifs, par exemple le mot super génial (comme en français). Si on ajoute un sujet, celui-ci est décliné au DL :
Ani je jasno da... Il est clair qu'Ana...
Ani je bilo jasno da... Il était clair qu'Ana...
Il est possible d'omettre je², mais ce n'est pas correct grammaticalement bien que cela soit très répandu :
Dobro da ne pada kiša. C'est bien qu'il pleuve pas.
Voici deux expressions très courantes et similaires, mais dont le sens est plus emphatique que dobro da... :
|
srećom da... sva sreća da... | fort heureusement |
Cette formule exprime que les choses auraient pu être différentes et pires mais que finalement, cela n'a pas eu lieu :
Sva sreća da nije padala kiša sinoć. Fort heureusement, il n' pas plu hier soir.
Voici deux autres expressions qui impliquent le cas DL pour la personne qui s'exprime :
Ani je žao da... Ana est désolée que...
Ani je bilo drago da... Ana était contente que...
La proposition subordonnée complétive dans cet exemple est sujet de la principale, par conséquent le verbe de la principale est à la forme neutre :
Sviđa mi1 DL se da je Ana došladoći
passé-f.
J'apprécie ou cela me fait plaisir qu'Ana soit venue.
Pour faire référence à ce qui vient d'être énoncé, on emploie le pronom to ayant valeur de COD (écrit et oral) :
Ana je kupila automasc.. Ana a acheté une voiture.
— Nisam to znao. Je ne le savais pas.
Si le pronom to est précédé d'une préposition, celui-ci doit être décliné au cas requis :
Razgovarali smo o tome da je Ana kupila automasc.. Nous avons parlé du fait qu'Ana a acheté une voiture. (lit. nous avons parlé de ça qu'une voiture a été achetée par Ana.)
On peut employer le pronom relatif što à la place du subordonnant da sans que cela ne change le sens :
Dobro je što ne pada kiša. C'est bien qu'il ne pleuve pas. ®
Dans cette expression, cependant il devient obligatoire :
Hvala što ne pušite. Merci de ne pas fumer. (lit. ‘Merci que vous ne fumiez pas’)
Hvala ti2 DL što mi1 DL pomažeš. Merci pour ton aide. (lit. ‘Merci que tu aides moi.’)
Le COI de la principale est au cas DL (p. ex. ti²). Ici što introduit la proposition complétive conjonctive.
La proposition subordonnée complétive peut être ajoutée dans une question :
Što misliš [da sam kupila]? Que penses-tu [que j'ai acheté]?
Gdje misliš [da je Ana]? Où penses-tu que [se trouve Ana]?
À l'oral, on sépare les deux propositions ainsi :
Što misliš, što sam kupila? lit. ‘Que penses-tu, qu'ai-je acheté ?’ ®
Što misliš, gdje je Ana? lit. ‘Que penses-tu, où est Ana ?’
En guise de réponse, on reprend le verbe de la proposition principale suivie de la réponse courte comme ici :
Misliš li da je more toplo? Penses-tu que la mer est chaude ?
Misliš da je more toplo? (familier)
— Mislim da je. Je pense qu'elle est
— Mislim da da. lit. ‘Je pense que oui.’
— Mislim da nije. Je pense qu'elle ne l'est pas.
— Mislim da ne. lit. ‘Je pense que non.’
Après la conjonction de subordination da, seul le verbe de la proposition complétive est modifié en fonction de la réponse. Si c'est une réponse négative, on ajoute la particule de négation ne à ce verbe. Le verbe de la proposition principale n'est pas négativé.
Pour les verbes du type se souvenir, oublier, s'attendre à ou craindre ..., nous verrons leur emploi au chapitre 69. Se souvenir, s'attendre, avoir peur.
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®On peut parfois rencontrer en Dalmatie rečem et ses dérivés dans la langue courante.
En Serbie et presque partout en Bosnie, le terme bioskop cinéma est souvent utilisé au lieu de kino.
En Serbie et presque partout en Bosnie, on emploie le verbe shvatati au lieu de shvaćati.
En Bosnie et en Serbie, c'est le pronom šta qui est employé que ce soit officiellement ou dans la pratique courante de la langue mais lorsqu'il s'agit d'une proposition complétive, il n'est presque jamais remplacé alors qu'en Dalmatie, il l'est souvent dans le langage familier. Comme pronom interrogatif, on emploie dans ces trois régions (Serbie, Bosnie et Dalmatie) šta par exemple pour šta misliš...? Que penses-tu... ?.
L'exercice ne fonctionne pas !
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