N |
A |
DL |
Maintenant, nous sommes capables de dire la pomme rouge, ma pomme, mais pas ta pomme ou la pomme d'Ana, alors comment l'exprimer ?
Il y a peu de différence entre les adjectifs possessifs en le croate et le français. En croate, on emploie les adjectifs possessifs mon, ma, mes ou son, sa, selon les mêmes règles que dans notre langue sauf, bien sûr, en ce qui concerne leur déclinaison.
En règle générale, les adjectifs possessifs ne prennent pas la finale facultative -i du N masc.
Chaque adjectif possessif correspond à un pronom. Trois groupes de pronoms aux formes identiques existent, dont voici le premier groupe :
Pronom | Possessif |
---|---|
ja je | moj mon |
ti tu (sing.) | tvoj ton |
— | svoj |
Ces 3 adjectifs se terminent par la lettre -j, et se déclinent donc en ajoutant la forme -em et -eg au lieu de -om et -og. Nous avons déjà vu qu'il existe une forme plus courte au genre masculin et neutre pour l'adjectif moj ; c'est le cas également pour les deux autres adjectifs :
Finale abrégée pour moj, tvoj, svoj | |
---|---|
masc. / neut. DL : | -ojem = -om |
masc. animé A : | -ojeg = -og |
Ils s'emploient comme tout autre adjectif :
Čekamo tvog brata. Nous attendons ton frère.
Čekamo tvojeg brata. (même sens)
Pišempisati poruku tvojoj sestri. J'écris un message à ta soeur.
Le deuxième groupe comprenant deux adjectifs, qui n'ont d'autres formes que celles-ci, se déclinent comme tout adjectif régulier. Selon la règle de déclinaison, ils prennent -em et -eg au neutre et au masculin en raison de la lettre finale -š :
Pronom | Possessif |
---|---|
mi nous | naš notre |
vi vous (pl./polit.) | vaš votre |
Le troisième groupe concerne les adjectifs possessifs des pronoms de la 3ème personne. En français, lorsqu'on dit son livre, on ne sait pas qui en est le propriétaire. En croate, on sait si quelque chose appartient à un homme, ou à une femme. Cependant, on remarquera que le croate ne fait pas la différence entre le possessif neutre et masculin :
Pronom | Possessif |
---|---|
ona elle | njen son, sa (à elle) njezin son, sa (à elle) ® |
ono ça | njegov son, sa (à ça) / son, sa (à lui) |
on il | |
one elles ona ça (neutre pl.) oni ils |
njihov leur |
Par exemple :
Knjiga je njihova. Le livre est le leur.
Čitam njegovu poruku. Je lis son message.(à lui)
Il existe deux adjectifs possessifs qui correspondent à ona elle. On peut utiliser les deux sans différence de sens. ®
La forme svoj, que vous avez certainement remarquée s'emploie lorsque quelque chose appartient au sujet de la phrase. Par exemple, si Ana écrit une lettre à son frère, on emploiera alors cet adjectif possessif :
Ana pišepisati pismo svom bratu. Ana écrit une lettre à son frère (= son propre frère).
Dans le langage courant, on ne l'emploie pas toujours à la 1ère et 2ème personne, mais on peut le rencontrer à l'oral ou à l'écrit :
Pišempisati pismo mom bratu. (fam.) J'écris une lettre à mon frère.
La fonction principale de svoj est de distinguer deux ou plusieurs possesseurs possibles dans une phrase - il désigne toujours le sujet :
Ana vraća Ivani svoj ključ. Ana rend sa clé (= la sienne propre) à Ivana.
Ana vraća Ivani njen ključ. Ana rend sa clé (= celle d'Ivana) à Ivana.
Le possessif réfléchi svoj ne fait pas de différence entre le genre et le nombre ; le genre est identique au masculin et au féminin, ainsi que le nombre au singulier et au pluriel. Cela résout avec élégance un problème classique en français, évident dans ces trois phrases :
Il aime sa mère. ou
Elle aime sa mère.
Tout le monde aime sa mère. ?
Pour les deux premières options, la question qui se pose est : est-ce la mère de la personne qui parle, c'est à dire le sujet ? Pour la dernière option, parle-t'on de la mère d'une garçon ou d'une fille, ou en général ? Sans plus de détail, il est difficile de répondre facilement à la question. En croate, pour dire que tout le monde aime sa mère d'une manière générale, on dira simplement :
Svatko voli svoju majku. ®
Le pronom indéfini svatko vous sera expliqué au chapitre 48 Tous/Toutes, Chacun, Tout le monde)
En croate, un nom peut être transformé en possessif sans ajout de préposition, par exemple pour dire le frère de Marko. Pour les substantifs se terminant par -a, il suffit de remplacer cette finale par -in, c'est très simple ! Cela fonctionne aussi pour les noms de personnes en -a (par ex. tata papa) :
Ana →
Anin Ivana → Ivanin Luka → Lukin |
mama maman →
mamin sestra soeur → sestrin tata papa → tatin |
Attention, lorsqu'on ajoute -in à tout substantif (personne ou chose) se terminant par -ca, il y a changement de lettre, le c est remplacé par č :
Anica →
Aničin
prijateljica amie →
prijateljičin
Il y a également changement de lettre pour le substantif majka mère mais cela ne concerne pas les autres noms se terminant par -ka:
majka mère →
majčin
baka grand-mère →
bakin
Qu'en est-il des noms masculins comme Ante ? Ils prennent également la forme finale -in, comme pour les noms se terminant par -a :
Čekamo Antinu sestru. Nous attendons la soeur de Ante.
C'est également valable pour les noms féminins même si la finale est différente du -a. Nous verrons également plus loin d'autres méthodes pour parler de la possession :
Doris → Dorisin | Ines → Inesin |
Les noms masculins se terminant par une consonne ou les noms comme Marko, vous devez ajouter la terminaison -ov (ou -ev après les lettres propres à l'alphabet croate). Cette règle s'applique également aux noms de personnes :
Goran →
Goranov Ivan → Ivanov Marko → Markov |
Hrvoje →
Hrvojev sin fils → sinov prijatelj ami → prijateljev |
Si un nom se termine par -c (ou sa base-cas), cette finale se transforme en č lorsque -ev est ajouté :
otac (oc-) père (formel) → očev
princ prince →
prinčev
Ce sont tous des formes d'adjectifs, par conséquent, ils s'accordent en genre et en nombre :
Čekamo Aninu sestru. Nous attendons la soeur d'Ana.
Sjedim u Hrvojevoj kuhinji. Je suis assis dans la cuisine de Hrvoje.
Ana je Goranova mama. Ana est la maman de Goran.
La formation de ces adjectifs est plutôt simple :
Automasc. je Anin. La voiture est celle d'Ana.
J'ai déjà expliqué comment exprimer les parties du corps, c'est à dire en utilisant le cas DL. Quelle est la différence de sens avec l'emploi d'adjectifs possessifs ? Normalement, il n'y a pas de différence, mais on préfère décliner au DL les noms des parties du corps. La différence mineure est que le DL implique une sorte de possession de proximité, ce qui n'est pas le cas des adjectifs possessifs. Comparons ces phrases :
(1) Ana pereprati Goranu kosu. Ana lave les cheveux de Goran. (lit. "sans ambiguité")
(2) Ana pereprati Goranovu kosu. (lit. "lave les cheveux qui appartiennent à Goran")
Est-ce vraiment le même sens ? pas exactement. La phrase #1 implique que les cheveux poussent sur la tête de Goran, tandis que la phrase #2 pourrait aussi vouloir dire que ce sont des cheveux coupés qui ont été lavés (par exemple, après avoir été vendus !).
Il s'agit d'une distinction très fine qui, dans la plupart des cas, n'est pas importante (la "possession de proximité" est parfois appelée "inaliénable", mais le nom n'est pas précis - les cheveux peuvent être coupés.)
ATTENTION : avec l'emploi du cas DL, pour les parties du corps, le nom de la personne est simplement mis au DL (Goran → Goranu). Quand on emploie un adjectif possessif - pour exprimer la possession d'une chose - vous devez en premier lieu transformer le nom de la personne en possessif (Goran → Goranov) puis y ajouter la bonne terminaison en fonction du cas et du genre (par ex. Goranovu à l'A féminin).
Lorsqu'on parle de proches, il est courant d'employer un adjectif possessif, comme ci-dessus la soeur d'Ana. J'expliquerai plus loin dans quel cas, l'emploi du cas DL est préférable lorsque l'on fait référence à des proches.
Les noms de rue sont souvent sous la forme de possessif, par exemple rue Branimir – une des principales artères de Zagreb - est en fait Branimirova ulica rue de Branimir. Le mot ulica rue est souvent élidé car logique (avec des rues spécifiques, vous devez utiliser la préposition u¨) :
Ivan živi u Branimirovoj ulici. Ivan vit dans la rue "de Branimir".
Ivan živi u Branimirovoj. (le même sens)
Cette règle s'applique également aux noms étrangers. Par exemple pour le nom Molière, qui devient Moliereov :
Dom Juan je Moliereova komedija. Dom Juan est une comédie de Molière.
Hamlet je Shakespearevoa drama. Hamlet est un drame de Shakespeare.
Dans ce type de cas, la prononciation du nom doit être la plus fidèle possible à celle de la langue source mais pas le suffixe possessif.®
Il a cependant une difficulté : en croate, on en peut former un adjectif possessif que sur la base d'un nom unique. Par exemple :
mačka chat → mačkin du chat
crna mačka chat noir → ? du chat noir
sestra soeur → sestrin de la soeur
moja sestra ma soeur → ? de ma soeur
Le croate utilise une construction complètement différente pour cette dernière phrase, que nous allons apprendre sous peu.
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® En dehors de la Croatie, l'emploi de l'adjectif possessif njezin est jugé archaïque.
En Serbie, et dans la majeure partie de la Bosnie, on emploie svako une forme plus simplifiée que svatko, mais on la rencontre également en Croatie.
En Serbie et dans la majeure partie de la Bosnie, l'écriture de noms étrangers est plutôt approximative, par exemple pour le nom Molijer et Molijerov.
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