| N |
| A |
| D |
| G |
| L |
| 24 |
| I |
| V |
Pour pouvoir apprendre les dialectes parlés en Croatie, cela nécessiterait de prendre des cours et en ligne cela n'existe pas ou alors il faudrait prévoir un long séjour immersif en Croatie pour apprendre au contact de Croates natifs. Ici, ce ne sont que quelques notions élémentaires. Un dialecte est une langue parlée uniquement dans une région, par exemple en France nous avons des régionalismes forts un peu partout sans que cela constitue une langue à part même si nous sommes incapables d'en comprendre vraiment le sens, de plus la différence d'accent entre certaines régions est très importante, par exemple entre l'accent du nord de la France, et le sud... en Croatie, c'est la même chose, certaines prononciations diffèrent en plus du vocabulaire spécifique à certaines régions.
Les raisons pour lesquelles on peut être intéressé à connaître un dialecte sont souvent liées au fait de connaître ses origines familiales, ou vous êtes linguiste, ou traducteur et vous avez besoin d'informations supplémentaires pour votre travail.
Pendant longtemps, l'emploi de dialectes en Croatie était réservé à des dialogues écrits dans la littérature régionale, ou dans la poésie et cela avait peu d'incidence sur la langue parlée dans les différentes régions mais depuis les années 1960, le regain d'intérêt pour les dialectes est le même que celui que nous avons connu en France avec les langues bretonnes, occitanes, basques... Puis également dans les années 1990, que nous aborderons au chapitre suivant. C'est le festival de musique à Krapina, une ville au nord-ouest de Zagreb, qui a probablement contribué le plus à ce renouveau.
Par un dimanche matin froid de décembre en 1968, Ana Bešenić, une jeune adolescente 15 ans venant d'une famille très modeste, timide, et transit de froid, venant d'un petit village près de Varaždinske Toplice : Petkovec au nord de Zagreb sonna à la porte de la maison du compositeur et chanteur Zvonko Špišić à Zagreb. Elle lui dit avoir écrit quelques vers pour le festival. D'abord tenté de la renvoyer chez elle, il lut son texte et décida alors d'en écrire la musique. Ils adaptèrent son texte en conséquence ensemble et qui devint la chanson Krapina, interprétée par Vice Vukov, qui était à ce moment-là un chanteur très populaire. Voici le début de cette chanson :
V jutro dišeče gda bregi su spali
a mesec još zajti ni štel
potiho sem otprl rasklimanu lesu
i pinklec na pleča sem del
Inutile de chercher les mots dans un dictionnaire croate ou trouver quelqu'un dont c'est la langue maternelle ! Mais la popularité de cette chanson fait qu'aujourd'hui tout le monde en Croatie comprend ces paroles. Tout le monde chante cette chanson y compris les étrangers qui apprennent la langue croate, comme un chant traditionnel faisant parti du répertoire national. Nous allons commencer par expliquer les verbes que ce texte contient :
|
deti (dene) perf. poser dišati (diši) sentir (bonne odeur) otprti (otpre) perf. ouvrir |
spati (spi) dormir šteti (hoče) vouloir |
Notez que spati (spi) dormir apparaît aujourd'hui comme plutôt désuet dans la plupart des régions de la Croatie, mais il est à l'origine du verbe inchoatif zaspati (zaspi) s'endormir il y a très longtemps.
Ces verbes ont des formes un peu spécifiques :
dojti (dojde, došel, došla) perf. venir
najti (najde, našel, našla) perf. trouver
zajti (zajde, zašel, zašla) perf. lever (soleil et lune)
Ces formes correspondent aux verbes standard doći (...), naći et zaći. Ces dialectes gardent les formes plus anciennes de ces verbes (déjà mentionné dans la partie Point culturel intéressant au chapitre 42 Verbes d'action : aller, entrer, sortir.)
L'adjectif dišeči correspond à dišati (diši), qui se traduit par odeur agréable, c'est-à-dire parfum, fragrance.
Voici donc la traduction de ce couplet :
Par un matin parfumé, [quand les collines dormaient
Et la Lune ne voulait toujours pas se coucher]
J'ai tranquillement ouvert la porte bancale
Et mis le sac sur mon dos
Cette chanson – Suza za zagorske brege Une déchirure pour les collines de Zagorje – est généralement considérée comme l'une des plus grandes chansons croates. Comme beaucoup de chansons très populaires, le texte n'est pas écrit en croate standard. Voici la suite du texte :
Stara je mati išla za menom
nemo vu zemlu gledeč
Ni mogla znati kaj zbirem vu duši
i zakaj od včera nis rekel ni reč
Dans ce dialecte, la diphtongue lj est remplacé par une seule lettre l : zemla terre, pays au lieu de zemlja, prijatel ami au lieu de prijalej.
Le verbe être a également des formes spécifiques au présent :
| biti être | ce dialecte | standard |
|---|---|---|
| prés-1 | sem² | sam² |
| neg. prés-1 | nis | nisam |
| neg. prés-3 | ni | nije |
Puis vient immédiatement après ce vers :
v suzah najenput sem bil
La préposition v¨ correspond à dans, mais à quoi correspond la forme suzah ? On retrouve le terme suza larme et on peut supposer qu'elle était en larmes, mais quel est ce cas ?
C'est un cas "local". Dans ce dialecte – comme dans d'autres dialectes anciens – les formes au pluriel pour les cas D, L et I sont distincts :
| suza larme | archaïque | standard |
|---|---|---|
| D-pl | suzam | suzama |
| L-pl | suzah | |
| I-pl | suzami |
(Ces terminaisons sont vraiment plus anciennes que les terminaisons standard que l'on retrouve dans la langue slovène, russe et polonaise.)
Pour vous aider à déchiffrer ces deux cas dans les chapitres sur les dialectes, ils seront mis en évidence avec différentes couleurs : vert clair pour L et vert pour D, en plaçant la souris sur le mot ou sur votre écran tactile pour le mettre en surbrillance.
En réalité, la terminaison de certains dialectes locaux sont un peu différentes, et se rapprochent de celles "standard". Nous sommes nombreux à mélanger des termes issus d'un dialecte et de la langue standard. Par exemple, dans ce texte, nous retrouvons (la préposition z¨ correspond à la fois à la préposition s¨/sa et iz¨; qui se traduit par avec parce qu'il est suivi de l'I) :
z rukami lice sem skril
C'est l'un des vers les plus tristes de tout le répertoire populaire croate – il a caché son visage avec ses mains pour que sa mère ne puisse’pas le voir pleurer – vers interprété à l'origine par Vice Vukov avec l'expression z rukama, qui correspond à la terminaison standard I-pl. De nos jours, la version z rukami avec les mains est celle que l'on entend le plus. (Cf. Exemples ci-dessous pour plus de détails.)
Le dialecte de ce texte est appelé ‘Kaïkavien’ en raison du pronom kaj quoi (comparez-le au croate standard što). Voici une carte qui indique l'emploi de ce dialecte (et encore très récemment) avec le pronom kaj à l'oral :
La zone plus foncée correspond approximativement à l'endroit où, outre le mot kaj, le terme veter ▶ vent s'écrit différemment. De nombreux autres mots s'écrivent avec la lettre e au lieu du a comme megla brouillard, pes chien, steza chemin, etc., dans toute la région mais le terme veter est propre à la zone plus foncée. (à Zagreb, il ne reste que peu de personnes à les utiliser, en raison de l'afflux de population d'autres régions et de l'influence du croate standard.)
Les dialectes de la zone sombre ont de nombreuses particularités intéressantes et on pourrait les considérer comme une langue à part entière (comme la plupart des dialectes existants en Croatie) - ce ne sont que des différences de statut social et d'importance politique, que nous expliquerons plus tard). Voici les pronoms formés à partir de kaj quoi :
|
nekaj quelque chose nikaj rien | zakaj pourquoi |
Une autre particularité est le verbe moći (...) pouvoir au présent au mode négatif ; au lieu de ne može, il s'écrit en un seul mot nemre au prés-3 et devient régulier ! Pour le futur, il est formé des formes courtes du présent du verbe (bude) et du passé du verbe. Voici le récapitulatif des deux verbes au présent :
| pers. | (bude) | moći (...) | ne + moći (...) | |
|---|---|---|---|---|
| 1 | bum | morem | nemrem | |
| 2 | buš | moreš | nemreš | |
| 3 | bu | more | nemre | |
| 1-pl | bumo | moremo | nemremo | |
| 2-pl | bute | morete | nemrete | |
| 3-pl | buju | moreju | nemreju |
La terminaison prés-3pl de moći est -eju, la forme standard étant -u. Cette règle s'applique également à d'autres verbes au pres-3 en -e.
La terminaison du passé-m est en -l comme nous l'avons fait remarquer plus haut. La forme du passé semble donc plus régulière dans ce dialecte qu'en croate standard, par exemple avec le verbe bil, bila...
Il existe également des formes spécifiques de pronoms à l'instrumental :
| pers. | ‘Kaïkavien’ | standard |
|---|---|---|
| 1 | (z) menom | (sa) mnom |
| 2 | (s) tebom | (s) tobom |
Pourquoi ces changements en sem² au lieu de sam² ; e dans rekel vs rekla ou dans veter ? Voici quelques pistes pour vous aider à comprendre :
Il y a environ 1100 ans, avant que l'un des dialectes d'aujourd'hui (dont certains sont devenus des langues) dans la région de la Slovénie et de la Serbie ne soit différencié, existait une autre voyelle, que l'on peut écrire ainsi : ə. Par exemple, le prés-1 de biti être était səm², tandis que le mot pour terme était větər. Beaucoup de termes avaient cette voyelle : pəs chien, kəsno retard, tənək épais, məgla brouillard, stəza chemin, dənəs aujourd'hui etc. Le passé-m du verbe perf. reći dire était rekəl. Nous ignorons la prononciation de cette lettre, et il est possible qu'elle ait même évoluée au fil du temps mais nous avons des preuves qu'elle existait bien puisque nous avons retrouvé les plus anciens manuscrits écrits en dialecte kaïkavien appelés "manuscrits de Freising" écrits dans la 2e moitié du Xe siècle où elle figurait.
Il y a eu simplification dans de nombreux dialectes. La voyelle ə a fusionné avec d'autres voyelles, mais cela s'est produit différemment selon les régions. Dans la plupart des dialectes, elle a été remplacée par la lettre a, mais dans la région autour de Zagreb, elle est devenue la lettre ě.
Donc, après la disparition du ə remplacé par ě, ou même en e (donnant lieu à la prononciation ‘ékavienne’), soit i (dans les régions ‘ikaviennes’), et même en ije ou je. La dernière option s'est produite dans certaines parties de la Croatie et de la Bosnie, et cela a été considéré comme base du croate standard.
Mais quelque chose d'autre s'est produit dans les régions indiquées par la couleur foncée : la lettre ě s'est maintenue et est employée comme n'importe quelle autre voyelle distincte. Le mot pour vent est en réalité větěr (la lettre sans accent tonique ě se prononce comme le e muet en français), tandis que par exemple le e dans le mot pet cinq se prononcer comme le è en français.
Pour illustrer cela, voici ces deux mots prononcés par un locuteur natif d'un village à quelques pas au nord de Zagreb :
| pet ▶ cinq | větěr ▶ vent |
Malheureusement, ces deux sons sont souvent orthographiés de la même manière, et cela donne l'impression que la prononciation ‘kaïkavienne’ est la même que celle de l'‘ékavien’, mais ce n'est pas le cas. (le ‘kaïkavien’ dans des villes comme Zagreb, Samobor et Varaždin était vraiment proche de l'‘ékavien’, mais les villages ont conservé l'ancien système.) Généralement, ces dialectes ont plus de voyelles que le croate standard. La plupart d'entre eux distinguent les voyelles courtes des voyelles longues, et dans certains dialectes (à peu près dans la région centrale de Zagorje), certaines voyelles longues se prononcent même comme des diphtongues (par exemple le mot oeuf en français). Voici quelques exemples :
diěte
▶
enfant (spelled dijete, se prononce djete)
meese
▶
viande (meso)
rouka
▶
main (ruka)
suonce
▶
soleil (sunce)
Ainsi, dans ce dialecte même (les exemples proviennent d'un village du centre de Zagorje, près de Zlatar) la voyelle ě longue se prononce comme iě, et s'écrit même parfois ainsi. À titre de comparaison, les formes parlées à Zagreb sont données entre parenthèses. Dans le mot pour viande, il y a simplement un long e, que j'ai orthographié ee.
Bien que de nombreux dialectes ‘kaïkaviens’ contiennent ce type de diphtongues, je’n'ai jamais entendu une chanson populaire dans ce dialecte – elles sont probablement considérées comme trop étranges pour les étrangers.
Une autre chose intéressante dans certains dialectes (y compris celui-ci) est que les noms et adjectifs neutres réguliers – comme le mot pour viande – se terminent par -ě ou -e, et non par -o.
En outre, dans les dialectes ‘kaïkaviens’ (y compris slovènes), une règle importante s'applique normalement, l'accent tonique ne peut porter que sur une voyelle longue, alors que les voyelles accentuées peuvent être longues ou courtes. Étant donné que la longueur et l'accentuation des voyelles changent souvent en fonction de la forme du mot (c'est-à-dire genre, cas), cela produit de nombreuses alternances :
doběr (m) vs. duobra (f) bon
rouka (N) vs. rukami (I-pl) main
Dans le premier mot, la voyelle s'est allongée au féminin parce que la lettre ě courte a disparu ; dans le second, la diphtongue ou a perdu une de ses lettres parce que l'accent tonique s'est déplacé vers une autre syllabe (notez que ce n'est pas le cas dans la phrase Suza za zagorske brege que nous avons vu au début). On constate que le système est loin d'être trivial, et il existe de nombreuses variations locales.
Bien qu'il y ait plus de voyelles que dans la langue standard, il y a moins de consonnes – par exemple, le dž et le ć n'existent pas et donc pas de đ non plus ; il y a parfois simplification de certains mots comme svi tous (personnes), en si.
En revanche, nous ignorons l'origine du mot kaj.
Retour aux chansons ! Peu après la chanson triste, une autre chanson est sortie, un peu moins populaire :
Dobro mi došel prijatel
vu stari zagorski dom
budi kak doma vu vlastitoj hiži
tu pri pajdašu si svom
Voici un mot que nous n'avons jamais vu : hiža, qui signifie maison. On retrouve une expression intéressante dans le quatrième vers :
pri + D = std. kod¨ + G
Comparez-le avec le verbe standard prići s'approcher qui est suivi également du D (dans ce dialecte, le verbe est priti (pride, prišel, prišla). Voici la suite du texte :
Vre je stara hiža ova
al još navek tu stoji
nemreš srušit ovog krova
taj se ničeg ne boji
Vous avez certainement remarqué la forme prés-2 nemreš et l'accent tonique sur certains verbes : stoji est debout et boji se² a peur. La place de d'accent tonique sur la dernière syllabe est impossible en croate standard, mais on peut le deviner : si l'accent tonique des formes du présent (selon le modèle d'accentuation standard) est fixe dans un verbe, cet accent sera déplacé à droite dans de nombreux dialectes :
| standard | “old” dialectes | |
|---|---|---|
| avoir peur | boji se² | boji se² |
| tenir | drži | drži |
| être debout | stoji | stoji |
Les dialectes "kaïkaviens" conservent souvent des formes plus anciennes de certains mots, par exemple ceux commençant par cr- en croate standard :
| standard | ‘Kaïkavien’ | |
|---|---|---|
| Intestins, boyau | cr |
črěvo, čriěvo etc. |
| noir | crn | črn |
| ver | crv | črv |
Beaucoup de mots utilisés en ‘Kaïkavien’ ne sont pas utilisés en croate standard ou sont très rares ; par exemple, cette paire verbale :
hitati (hiče) ~ hititi jeter
Voici quelques verbes très caractéristiques ‘kaïkaviens’ :
|
děti (děne) perf. poser peti aller, conduire |
povědati dire, parler zeti (zeme) perf. prendre |
Certains verbes ont des significations différentes (mais évidemment liées) par rapport à la langue standard :
běžati (běži) courir
Il y a certaines différences pour quelques verbes, par exemple :
opasti (opadne, opal) perf. tomber
On retrouve un certain nombre de constructions et de phrases spécifiques, dont une assez courante :
imati + rad(a) + A = aimer
Ici, rad est un adjectif, un prédicat secondaire précisément (comme sam seul, seul) et prend différentes formes selon le sexe du sujet. (Pour une autre construction caractéristique, consultez la section Exemples.)
Malheureusement, ce serait trop long de passer en revue toutes les spécificités du ‘Kaïkavien’, et cela nécessiterait un livre entier au minimum...
Bien qu'on considère en général qu'à Zagreb l'influence de la langue soit ‘kaïkavienne’ et apparaisse comme telle sur les cartes dialectales, on n'entendra jamais stoji à Zagreb, sauf si ce sont des personnes originaires d'un village où c'est courant. Aujourd'hui, la langue parlée à Zagreb se caractérise ainsi ( di n'est pas considéré comme ‘Kaïkavien’) :
| Spécificités actuelles de la langue orale à Zagreb | |
|---|---|
|
courant ↑ ↓ très rare | ‘prononciation occidentale’ |
| di où kaj quoi, zakaj pourquoi... neg. prés-3 de pouvoir: nemre |
|
| formes bum, buš... | |
| formes passé-m en -l, mots comme pes | |
| zeti (zeme) perf. prendre, menom (I de ja) | |
| deca enfants, steza chemin, megla brouillard... | |
Une autre caractéristique très fréquente à Zagreb sont les adverbes et les conjonctions plus courtes par rapport au standard, par exemple ak si (vs. ako), tam là-bas (vs. tamo), kam où (vs.kamo), etc.
Certaines spécificités ‘kaïkaviennes’ ne sont conservées que dans des phrases définies, généralement dans des chansons, dans des phrases types anciennes, etc., telles que Zagreb, tak imam te rad (c'est-à-dire Zagreb, je t'aime tellement). Faites la recherche sur Google™ !
Une autre chose qui varie entre les locuteurs à Zagreb est l'accent tonique, en particulier pour certains noms. Par exemple, l'accent tonique porte traditionnellement sur la deuxième syllabe pour ces mots à l'oral à Zagreb :
|
dvorište théâtre igračka jouet |
lopata pelle prašina poussière |
Cependant, ces noms sont souvent prononcés à Zagreb avec l'accent mis sur la 1ère syllabe (je le fais aussi) ; en outre, la forme traditionnelle du premier nom est en réalité dvorišče. d'autres noms de ce type existent.
Peu de temps après la création du festival Krapina, sont sorties deux séries télévisées où le ‘Kaïkavien’ était parlé : Mejaši, diffusé en 1970, avec 7 épisodes d'une heure (le mot signifie personnes qui partagent un meja Frontière, c'est-à-dire voisins, suivi de Gruntovčani, diffusé en 1975, avec 10 épisodes d'une heure. Le ‘Kaïkavien’ commençait à devenir le courant dominant.
Puis cela s'est arrêté sans que l'on sache vraiment pourquoi. Depuis les années 1980, aucune chanson interprétée en Krapina n'est devenue vraiment populaire, et il est difficile d'entendre quoi que ce soit de‘Kaïkavien’ dans les médias croates aujourd'hui – même sur la station de radio appelée Kaj. De nombreuses personnes en Croatie parlent encore différents dialectes ‘kaïkaviens’ dans leur vie quotidienne, mais il est difficile d'estimer leur nombre ; nous pouvons supposer que la majorité d'entre elles dans les régions rurales ‘kaïkaviennes’ le parlent, et beaucoup moins dans les grandes villes. En superposant les points noirs qui représentent 10 000 personnes pour chacun d'entre eux, sur notre carte de population standard, nous obtenons la représentation suivante :
Il y a environ 90 points noirs, ce qui se traduit par environ 900 000 locuteurs, plus ou moins (tout dépend de l'estimation des ‘vrais orateurs kaïkaviens’ considérés à Zagreb, principalement des personnes âgées ou des personnes venues des environs). C'est beaucoup pour la Croatie. C'est à peu près la population de la Dalmatie.
surtout si on les compare au flot ininterrompu de chansons « ikavianes » provenant de Dalmatie ? Il n'est pas facile de répondre à cette question, mais une partie de la réponse réside dans les événements politiques du XIXe siècle, qui seront abordés un peu plus loin.Si c'est le cas, pourquoi y a-t-il si peu de chansons ‘kaïkaviennes’ dans le domaine public, surtout si on les compare au flot ininterrompu de chanson ‘ikaviennes’ en provenance de Dalmatie ? Difficile d'y répondre mais peut-être que l'évolution politique et les évènements survenus au XIXe siècle pourraient nous éclairer, chose que nous verrons ultérieurement.

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