69 Souvenirs - Attentes et Peurs

N
A
 DL 
G
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I

Les termes suivants – mémoire, attente et peur sont utilisés de manière très spécifique en croate.

Premièrement, ces paires de verbe permettent d'exprimer les notions de rappel, souvenir et oubli :

pamtiti ~~ za- (+ A/CC) retenir, se rappeler
sjećati se² ~~ sjetiti se² (+ G/inf/CC) se souvenir, se rappeler
zaboravljati ~ zaboraviti (+ A/inf/CC) oublier

Cela ne vous surprendra pas puisqu'en croate comme en français, on fait la distinction entre ces verbes retenir quelque chose dans sa mémoire (zapamtiti) et se rappeler de quelque chose (sjetiti se²) qui sont perfectifs. Vous constaterez que deux de ces verbes perfectifs sont inchoatifs comme indiqués par les doubles tildes (voir le chapitre précédent pour la notion de verbe inchoatif) dont le premier commence par la particule za- typique. Cependant, la signification des deux verbes impf. – pamtiti et sjećati se² ne se distingue pas toujours très bien sachant que ce dernier verbe est beaucoup plus courant à l'oral :

Zapamtio sam [gdje je auto]. Je me suis rappelé [où était la voiture]. {locuteur}

Sjećam se [gdje je auto]. Je me souviens [où est la voiture].

Le verbe perf. sjetiti se² conjugué au passé permet d'exprimer que l'on s'est rappelé de quelque chose (qu'on avait oublié à un moment donné) :

Sjetila sam se gdje je automasc.. Je me rappelle maintenant où est la voiture. {locutrice}

On emploie très fréquemment ce verbe lorsqu'on s'est rappelé ou pas de faire quelque chose (exprimé par l'inf), que l'on a fait ou pas. Vous remarquerez que la traduction française ne correspond pas du tout mais c'est ainsi que nous le traduirons :

Jesi li se sjetio zatvoriti prozor? Lit. T'es-tu rappelé de fermer la fenêtre ? As-tu pensé à fermer la fenêtre ?{à un homme}

Si vous avez oublié sans pouvoir vous rappeler, alors vous direz zaboraviti perf. oublier, mais ce n'est pas quelque chose de permanent, c'est un oubli provisoire :

Nisam se sjetio zatvoriti prozor. Lit. Je ne me suis pas rappelé de fermer la fenêtre. Je n'ai pas pensé à fermer la fenêtre ?{locuteur}

Zaboravio sam zatvoriti prozor. J'ai oublié de fermer la fenêtre. {locuteur}

On distingue ici ce qui est oublié. Dans le premier cas, il exprime quelque chose qui a été laissé, qui sera formé à l'A, car complément d'objet. Dans le deuxième cas, il s'agit du fait d'avoir oublié ce que l'on devait faire comme se rendre à un événement auquel vous étiez censé assister, vous devrez alors vous ajouter na¨ + A avant le complément d'objet :

Zaboravila sam jaknu! J'ai oublié ma veste! {locutrice}

Zaboravila samna utakmicu! J'ai oublié (de me rendre) au match ! {locutrice}

Cette distinction n'existe pas en français ou alors on préciserait par un verbe à l'infinitif ce qui a été oublié. Cependant, en croate pour vous rappeler que vous devez faire quelque chose, vous ne pouvez pas utiliser simplement l'inf ; vous devrez utiliser une proposition de contenu :

Zapamtio sam [da moram zatvoriti prozor]. Je me suis rappelé que je devais fermer la fenêtre. {locuteur} (c'est-à-dire que je le savais, je devais le faire, inutile de me le rappeler).

Le principal verbe pour exprimer la peur en croate est :

bojati (boji) se² (+ G/inf/proposition)

Par exemple :

Ana se bojibojati se zmija. Ana craint les serpents.

On peut aussi employer le terme strah + le verbe biti (je² +) + celui qui a peur à l'A (+ ce dont il a peur au G):

Anu je strah zmija. Ana a peur des serpents.

Anu je bio strah zmija. Ana avait peur des serpents.

Anu je bilo strah zmija. (le même sens, plus courant)

Comme on peut le constater dans la phrase au passé, la phrase est généralement considérée comme une forme impersonnelle, qui nécessite l'emploi du neutre singulier au passé avec le terme strah peur comme sujet ; ce qui en réalité est plus courant. Comme pour d'autres expressions, la position de la personne qui ressent quelque chose (qui n'est pas sujet mais complément) vient en premier.

L'ensemble biti (je² +) strah fonctionne comme un verbe composé. Pour le transformer en nom verbal, c'est à dire en gérondif, il suffit alors simplement d'employer le terme strah, et d'ajouter od¨ + G pour exprimer l'origine de la peur :

strah od zmija peur des serpents

strah od letenja peur de voler en avion

Voici une autre paire de verbes, plus courant à l'écrit qu'à l'oral :

plašiti ~ u- faire peur, épouvanter

Les verbes peuvent être utilisés dans les deux sens :

Ana se plaši zmija. Ana a peur des serpents.

Anu plaše zmije. Les serpent font peur à Ana.

On peut aussi avoir peur de faire quelque chose – il suffit alors d'utiliser l'inf du verbe (qui peut être suivi d'un complément d'objet...) :

Goran se bojibojati se voziti bicikl. Goran a peur de faire du vélo.

Anu je strah roniti. Ana a peur de plonger.

En revanche, un seul verbe existe pour exprimer l'attente :

očekivati (ekuje) attendre (+ A/proposition)

Il demande simplement de former à l'A, ce qui est attendu :

Očekivali smo tvog brata. Nous avons attendu ton frère. {locuteurs}

Ici, toutes les constructions expliquées ci-dessus peuvent aussi être employées avec des propositions : on peut à la fois avoir peur que quelque chose puisse se produire ou on peut s'attendre à ce que quelque chose se produise.

Toutes ces propositions commencent par da et peuvent en principe être suivi de n'importe quel temps, par exemple le futur :

Ana se bojibojati se
ekujemočekivati
da će biti hladno.
nećemo pobijediti.

On applique la règle normale pour l'ordre des mots dans les propositions :

Ana se bojibojati se [da¹ će² biti hladno]. Ana a peur qu'il ne fasse froid.

Le verbe očekivati (ekuje) attendre est, bien sûr, surtout employé pour des événements à venir.

Il est courant – mais pas obligatoire – d'exprimer des événements futurs avec le présent des verbes perf. pour les notions d'attente et de crainte. C'est le hic car il est à la fois correct de dire :

ekujemočekivati da će pasti kiša. "Je m'attends à ce que la pluie tombe."

ekujemočekivati da padnepasti kiša. "Je m'attends à ce que la pluie tombe."

Nous avons ici utilisé le verbe perf. pasti (padne, pao) tomber. La différence de sens est qu'avec ce verbe perfectif conjugué au présent, on ajoute une notion d'incertitude, de supposition.

Vous ne pouvez pas employer le présent pour faire référence à des événements futurs dans ce genre de propositions avec un verbe impf. car cela supposerait que le processus est en cours :

ekujemočekivati da će padati kiša. "Je m'attends à ce que la pluie tombe." (plus tard)

ekujemočekivati da pada kiša. "Je m'attends à ce que la pluie tombe." (maintenant)

Cela concerne également la forme verbale (bude), qui fonctionne ici comme n'importe quel verbe perf.

Pour exprimer la peur, il est important de préciser que si vous utilisez des verbes perf. au présent pour faire référence à des événements à venir, potentiels, vous devez ajouter une négation :

Bojimbojati se se da će pasti kiša. "J'ai peur qu'il pleuve."

Bojimbojati se se da ne padnepasti kiša. "J'ai peur qu'il ne pleuve."

Vous comprenez probablement la nuance car nous avons exactement le même type de construction. Cette négation n'a pas de valeur négative, il s'agit juste d'un mode d'expression. Je vous rappelle que ce type de négation, a été expliqué au chapitre 53 Quand, Pendant, Jusqu'à, Avant, Après, pour l'emploi de dok + verbe perf. Si vous vouliez utiliser une vraie négation, comme par exemple nitko, cela ne serait pas correct grammaticalement et n'aurait aucun sens :

(faux!)Bojimbojati se se da nitko ne dođedoći. "J'ai peur que personne ne viendra."

C'est parce que la "fausse" négation ne signifie rien et la phrase n'a pas de véritable valeur négative. La phrase suivante, en revanche, est tout à fait correcte d'un point de vue grammatical :

Bojimbojati se se da netko ne dođedoći. J'ai peur que quelqu'un ne vienne.

Ce type d'expression peut également s'appliquer dans une phrase construite avec bude :

Bojimbojati se se da ne bude prekasno.

Rappelez vous que l'emploi de bude n'est pas obligatoire. Vous pouvez utiliser également le verbe biti être au présent (je² +) ou au futur :

Bojimbojati se se da je prekasno.

Bojimbojati se se da će biti prekasno. J'ai peur qu'il ne soit trop tard.

Par conséquent, cela signifie que si vous craignez que quelque chose ne puisse se produire, il convient d'employer le futur, avec la négation pour que la phrase ait du sens :

Bojimbojati se se da neće biti mjesta. J'ai peur qu'il n'y ait pas de place.

Pour les verbes impf., s'il y a une négation, cela signifie généralement que vous avez peur que quelque chose ne se produise pas :

Bojimbojati se se da nemam vremena. J'ai peur de ne pas avoir le temps.

Cependant, vous pourrez rencontrer parfois des phrases comportant une "fausse "négation même avec des verbes impf. – et vous devrez alors faire preuve d'un peu de bon sens et de logique.

Les propositions commençant par da après ce type de verbes, notamment ceux relatifs à l'expression de la peur, sont parfois désignées propositions de peur.

Vous ne pouvez pas utiliser de verbes à l'inf, pour exprimer la crainte qu'il vous arrive quelque chose, indépendamment du fait que vous soyez sujet de cet "évènement". Pour cela, vous devez utiliser une proposition, soit au futur, soit au présent (et ajouter la "fausse" négation pour un verbe perf.) :

Bojimbojati se se da ću pasti. J'ai peur de tomber.

Bojimbojati se se da ne padnempasti. (même sens)

Un autre verbe courant est employé dans les propositions de peur :

brinuti (brine) (se²) prendre soin de (o DL); se préoccuper, s'en faire (+ proposition)

Ce verbe a plusieurs sens et peut être employé de plusieurs manières, par exemple prendre soin de..., mais avec des propositions, il signifie se préoccuper de. Selon la règle, il devrait être suivi d'un se² obligatoire, mais on l'omet souvent de manière plus familière. Par exemple :

Brinem se da ne zakasnim na posao. Je suis préoccupée par le fait d'être en retard au travail.

Brinem se da ću zakasniti na posao. (même sens)

La "fausse" négation ici est automatique et la plupart des locuteurs n'en sont pas du tout conscients (relisez les exemples). De nombreuses langues fonctionnent sur ce principe et en particulier en français, c'est tout à fait normal même s'il n'y a pas de caractère obligatoire :

(French) Je crains qu'il ne se perde.
Bojimbojati se se da se ne izgubi.

Comme vous pouvez le constater, nous avons plus de similitudes avec le français puisque nous utilisons le se, comme le croate, puisque le verbe izgubiti («) perf. perdre signifie perdre quelque chose – mais lorsqu'on ajoute se², cela signifie se perdre. Cependant, la différence se retrouve principalement dans l'emploi de la "fausse" négation qui s'effectue habituellement avec des verbes perfectifs au présent pour exprimer une proposition de peur.

Qu'en est-il des propositions de peur et des verbes pseudo-perf, c'est-à-dire čuti (čuje) entendre, razumjeti (razumije,...) comprendre et vidjeti (vidi,...) voir ? D'abord, ils sont peu souvent employés dans ce type de proposition et lorsque c'est le cas, avec le verbe conjugué au présent pour se référer au futur, on ajoute généralement la "fausse" négation.

Bojimbojati se se da ne vidim nešto strašno. J'ai peur de voir quelque chose de terrible.

Cependant, lorsqu'ils se réfèrent au présent, la négation a du sens ici, le locuteur a peur d'avoir un problème aux yeux :

Bojimbojati se se da ne vidim dobro. J'ai peur de ne pas bien voir.

Vous devrez évaluer le contexte et faire preuve de bon sens pour bien saisir le sens de ce genre de phrase (rare). Il est donc préférable d'utiliser le futur si vous devez utiliser ce type de verbes dans des propositions de crainte.

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